Santorini, la magnifique! (3/3)
Prendre le temps. Prendre le temps de découvrir, de voir et de sentir. Prendre le temps d’apprécier, de rire et de savourer. Je sais bien qu’une semaine c’est très court pour visiter un pays tel que la Grèce et que notre séjour là-bas n’aura été qu’un bref aperçu. Malgré tout, j’ai le sentiment profond d’avoir pris le temps de le découvrir selon mes envies et c’est possiblement pour cette raison que j’en garde un aussi bon souvenir.
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Emballées à l’idée de prendre la route au volant de notre Smart, nous nous levons de bon matin en cette dernière journée complète à Santorini. Nous prenons vitement notre déjeuner et hop en voiture pour de nouvelles aventures!
Aujourd’hui nous mettons le cap sur la partie sud de l’île. Nous avons en tête d’aller voir des plages (la rouge, la blanche et la noire!), un vignoble et si possible, retourner à Oia pour aller visiter le secteur d’Amoudi Bay dont un vendeur sympathique nous a dit grand bien. Le programme est ambitieux, mais on ne se met pas de pression. Qui vivra, verra.
Contrairement à Mykonos, les routes de Santorini sont beaucoup plus organisées. Les panneaux sont plus nombreux et surtout, ils sont la plupart du temps traduits en anglais. Aussi, les carrefours sont de vrais carrefours… ils ont des stops! Je reprends avec joie mon rôle de co-pilote. On fait une bonne équipe, pourquoi changer une recette gagnante?
À peine quelques minutes après notre départ de l’hôtel, un panneau indiquant « port » attire notre attention. Nous n’hésitons pas une seconde et nous nous engageons dans cette direction. Ni une, ni l’autre ne réalisons que le port en question est celui où nous sommes arrivées deux jours plus tôt. Après deux virages en épingle nous offrant une vue incroyable sur la Caldera, mon amie me dit :
« Mel, tu te souviens la route qu’on a pris en autobus en arrivant et que tu n’aimais vraiment pas…? Bien on est en train de rouler dessus! »
OMG! Panique à bord, suivi d’un éclat de rire général… on n’en revient pas d’être aussi tartes et de ne pas avoir allumé avant! Évidemment, il est impossible de revenir sur nos pas. On n’a pas le choix de continuer à descendre. Heureusement, puisque notre Smart est beaucoup moins haute qu’un autobus, la sensation de tomber dans le précipice est beaucoup moins forte, j’arrive presque à supporter le trajet sans broncher. Arrivées à environ la moitié de la descente, nous pouvons enfin nous arrêter , faire demi-tour et retourner sur la route principale.
En route, nous faisons une drôle de découverte. Une halte routière a été construite spécialement pour les gens pressés. À cet endroit, ils ont installé un set-up pour prendre des photos souvenirs de Santorini. Et là, coup de théâtre! Je reconnais instantanément l’endroit où de nombreuses photos Instagram ont été prises. Alors, dans le fond, la belle petite table bleue avec une vue paradisiaque, tout le monde peut l’avoir dans son album souvenir… On est pas plus folles que les autres, on décide de le faire nous aussi. Sauf que nous, notre café est bien réel et il faut le dire, avec une vue pareille, il est particulièrement bon!
Après cette petite pause, nous reprenons la direction de Red Beach. La route pour s’y rendre est fort agréable. On y croise, entre autres, plusieurs plantations de vignes asséchées. D’ailleurs, depuis notre arrivée en Grèce c’est un constat de tous les jours; partout le sol est tellement sec et aride… on se demande vraiment comment ils réussissent à faire pousser quelque chose.
On s’égare un peu sur les petites routes de campagne en direction de Red Beach, mais on ne s’en plaint pas. Le paysage est tellement beau! Et puis c’est toujours intéressant de circuler en dehors des grands axes. C’est là qu’on a l’impression de côtoyer la vraie vie. Celle où les vêtements grecs sèchent sur les cordes à linge grecques et où les coqs grecs se promènent dans les cour-arrières grecques!
Pour atteindre Red Beach, nous devons passer dans le secteur d’Akrotiri, un site archéologique très populaire de Santorini. Nos amis D et JF sont allés le visiter la veille et ils ont bien apprécié. Notre passion pour l’histoire ne s’étant pas développée depuis trois jours, nous décidons de passer notre tour. Sacrilège, je sais!
Dans ma tête, un endroit nommé Red Beach sera assurément une plage de sable rouge. À notre arrivée dans le stationnement, je dois admettre que la falaise est bel et bien composée de rochers rouges, mais pour être honnête ce n’est rien comparé à ce que j'ai vu l’été dernier à Sedona. Je ne m’arrête pas à cette première impression et nous avançons sur le petit sentier de terre battue qui mène à la plage.
Nous n’allons pas jusqu’à la section plage proprement dite, le paysage en haut de la falaise nous suffit. De toute façon, nous n’avions pas l’intention de nous baigner ni de lézarder au soleil. La petite baie est vraiment jolie, l’eau d’une clarté et d’une couleur incroyable, mais le sable rouge me déçoit un peu je l’avoue. C’est beau, mais ce n'est juste pas ce que j'avais en tête.
Nous reprenons la voiture une trentaine de minutes plus tard, direction White Beach. Les deux plages sont assez près l’une de l’autre, mais aucune route ne les relie. Il faut donc revenir sur nos pas et emprunter une petite route de terre… une vraiment très petite route! Quand notre Smart rencontre un autre véhicule ça passe serré, ça vous donne idée?
Nous n’avons pas très long à faire, mais la route est tellement maganée, qu’il nous est impossible d’aller vite. Parfois ma pilote semble oublier qu’elle roule en Smart et elle s’emballe un peu! C’est super, ça brasse tellement que ça nous replace les vertèbres du cou… bien moins cher et pas mal plus drôle qu’une séance chez le chiro, croyez-moi!
Au bout de la route se trouve White Beach. Une toute petite plage qui n’a de blanc que la falaise qu’elle côtoie. Quelques chaises et des parasols sont installés sur la plage et il faut les louer au petit resto. On se contente d’une serviette, le temps de profiter un peu de la tranquillité de l’endroit.
Contrairement à ce que son nom inspire, la plage n’est pas faite de doux sable blanc, mais bien de pierres volcaniques. Ce n’est pas très agréable pour marcher, mais pour un ponçage naturel des pieds c’est difficile de demander mieux!
On reprend la Smart dans le but d’aller maintenant visiter Perissa Beach, la célèbre plage noire de Santorini. Encore une fois, aucune route ne relie les deux endroits. On doit donc se retaper le trajet infernal de terre battue… avec pour résultat, le plus mémorable fou rire du voyage! Sans exagérer, nous avons dû nous ranger sur le bas-côté un gros 5 minutes tellement que l’on riait. La preuve…
Une trentaine de minutes plus tard nous rejoignons le petit village de Perissa. Nous nous stationnons à quelques pas de la plage, non loin d’une très belle église au dôme bleu. Ici l’été ça doit être la folie. C'est véritablement une petite station balnéaire qui s’est formée autour de cette curiosité naturelle. Des restos, des bars, des boutiques et des centaines de transats peuplent cette longue plage de sable noir.
Nous ne nous faisons pas prier pour mettre les pieds à l’eau, elle est particulièrement bonne. Malgré tout, très peu de gens en profitent. On se félicite encore d’avoir opté pour voyager en fin de saison touristique, c’est comme si on avait la place à nous toutes seules.
Nous arrêtons notre choix sur un joli resto faisant face à la mer. C’est l’heure du lunch et ce midi nous mangeons grec! Moussaka pour mon amie et salade pour moi… je sais que ça sera la dernière du voyage, je la savoure jusqu'à la dernière bouchée.
Ce n'est pas l’envie qui manque de passer le reste de l’après-midi à Perissa, mais nous souhaitons visiter un vignoble qui se trouve dans le village traditionnel de Megalochori avant de rendre la voiture. Et puisque nous ne voulons pas nous presser, il est vraiment temps de se mettre en route.
Nous arrivons au stationnement situé à l’entrée du village de Megalochori environ 15 minutes plus tard. En ce jeudi après-midi de fin septembre, nous sommes pratiquement les seules touristes à nous y balader. Quelques personnes sont attablées au petit resto de la place principale, mais dans les rues, nous ne croisons personne. C’est calme et tellement joli!
L’architecture du village est à l’image même de la Grèce que l’on imagine. Des bâtisses blanches au coins arrondis, des portes, partout des portes et une église au clocher pointant le ciel. C’est beau… c’est tellement beau.
Nous profitons de notre arrêt dans ce village pour visiter le vignoble Gavalas. C’est mignon comme tout, mais puisque mon amie conduit et que nous n’avons pas réellement accès aux vignes, je décide de ne pas faire la dégustation. Il faut dire aussi que l’employé qui nous a accueilli parlait si vite et si mal (!) que je perdais toujours la moitié de ses paroles… disons que ça donne pas vraiment le goût de s’attarder sur place.
C’est donc sans regret que nous reprenons la route vers l’hôtel. Le temps a filé et nous n’avons plus le temps de nous rendre à Amoudi Bay. Tant pis, ça nous donne une raison de plus pour revenir! On s’arrête à l’épicerie pour finaliser nos souvenirs… l’huile d’olives y est vraiment moins chère! On arrête aussi pour mettre de l’essence, 15€ au total ce qui est vraiment raisonnable pour tout ce qu’on a roulé dans les 24 dernières heures.
Ce soir, nous allons souper à Fira. C’est notre dernière soirée et nous décidons de souligner la fin de ce merveilleux voyage avec un verre de bulles. On essaie tant bien que mal de porter un toast à nos 40 ans et à cette semaine incroyable, mais l’émotion nous emporte… Décidément, la quarantaine nous a ramollit! À moins que ce ne soit l’effet de ce dernier magnifique coucher de soleil sur la Caldera? Peu importe, nous sommes là et si heureuses de l’être.
La soirée est courte, car notre transfert vers l’aéroport de Santorini est prévu à 4h50 le lendemain matin. Nos amis D et JF, qui pourtant prennent le même vol Transat que nous, ne quittent qu’à 6h40… la vie est parfois injuste! En moins de 30 minutes nous atterrissons à Athènes où nous devrons patienter quelques heures avant d’embarquer sur notre vol pour MTL. Le retour se passe sans encombre et c’est le cœur rempli de souvenirs que je prends la route pour revenir à Québec.
Visiter les Cyclades en compagnie de ma meilleure amie pour célébrer mes 40 ans aura été, sans l’ombre d’un doute, l’une des meilleures décisions de ma vie. Et à tous ceux qui me disaient avant le départ : "Wow, la Grèce c’est l’un de mes rêves…" Je ne peux que vous encourager à y aller, car c’est un pays absolument merveilleux!
Vous aimeriez quelques conseils pratico-pratique et des bonnes adresses? C'est par ici.
Note : Comme toujours, les photos sont les miennes et celles de ma meilleure amie. Et pour votre information, aucun filtre n'a été appliqué sur les photos... les couleurs sont aussi belles que ça!